le 28 avril, 2017
La défense de l’avocat Félix Nkongho Agbor, du professeur Fontem Neba et de l’animateur radio Mancho Bibixy, alias BBC, avait déposé une demande de mise en liberté provisoire qui devait être examinée jeudi 27 avril. Mais les juges du tribunal militaire de Yaoundé, où se tient le procès de ces trois leaders de la crise qui secoue le Nord-Ouest et Sud-Ouest, les deux régions anglophones du Cameroun depuis le 21 novembre 2016, ne se sont pas prononcés et ont renvoyé l’affaire au 24 mai.
Ces trois militants sont poursuivis entre autres, avec 25 jeunes arrêtés à Buéa, Bamenda et Kumba, pour « terrorisme, rébellion, crime et délits d’opinion ». Ecroués à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé, capitale du Cameroun, depuis plus de trois mois, ils encourent la peine de mort. Tous plaident non coupables.
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« Ces actes sont artificiels, s’insurge Me Claude Assira, l’un des avocats de la défense, joint par Le Monde Afrique. Nous savons tous ce qu’est un acte terroriste. Quelqu’un entre dans une pièce où vous avez des gens qui sont réunis, pour assister à la messe, à une cérémonie quelconque. Il a une kalachnikov. Il arrose tout le monde », balayant ainsi l’argument du pouvoir pour maintenir emprisonnés les militants. « Des gens ont exprimé leurs convictions. Tout le monde voit bien les conditions dans lesquelles ce pays est géré et ils estiment qu’on ne peut pas continuer comme ça. Ça s’appelle une opinion et l’expression d’une opinion ne peut en aucune façon être associée à du terrorisme », ajoute l’avocat, mécontent que le procès des trois leaders ait été joint à celui de 25 manifestants arrêtés.
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