le 27 juillet, 2016
La libération le 4 juillet 2016 de Maître Lydienne Eyoum, avocate franco-camerounaise, en prison au Cameroun depuis plus de 6 ans, fut ainsi un moment de bonheur. Un bonheur partagé par l’ensemble de ceux qui se mobilisèrent en sa faveur depuis de nombreuses années. D’abord son mari, Michel Loyse, ses deux avocats, Maîtres Caroline Wassermann et Christian Charrière-Bournazel, nos deux ambassadeurs aux droits de l’Homme François Zimmeray puis Patrizianna Sparacino-Thiellay, notre Ambassadrice au Cameroun Christine Robichon et son prédécesseur Bruno Gain, Marc Nzoumba et l’équipe de SOS Racisme Cameroun, nos deux consuls Astride Cheminel et Bertrand Caillaud, qui l’ont accompagnée durant toutes ces années, la visitant et l’aidant dans les moments de doute et de souffrance, et beaucoup d’autres encore. Rompant avec l’indifférence de l’ère Sarkozy, il faut aussi rappeler et souligner l’implication sans faille du Président de la République, François Hollande, qui n’avait pas hésité à évoquer une fois encore la situation de Lydienne lors de son passage au Cameroun début juillet 2015. Ainsi, depuis l’alternance de 2012, chaque visite de responsables politiques français était l’occasion d’évoquer avec le Président Paul Biya notre préoccupation quant au sort de Lydienne EYOUM. Claude Bartolone, Bernard Cazeneuve, Michel Sapin et dernièrement, quelques jours avant la libération de Lydienne, André Vallini.
Je remercie Paul Biya, qui, après l’analyse personnelle du cas de Me Lydienne EYOUM à laquelle il s’était engagé auprès de François Hollande en juillet 2015, a décidé de rendre à l’ancienne avocate de l’Etat camerounais ses droits, sa liberté. Compte-tenu du contexte de l’arrestation – l’opération Epervier – et de la condamnation de Me Lydienne EYOUM, la nécessaire lutte contre la corruption méritait cette appréciation spécifique du Chef de l’Etat camerounais.
Cette libération, obtenue suite à une grâce présidentielle, est l’aboutissement de nombreux efforts. Mais c’est d’abord la victoire d’une femme, de sa dignité, de son humilité tout au long de sa captivité. Toujours combattante, alerte, digne. A l’écoute de ceux qui venaient la rencontrer dans cette prison mouroir de Kondengui. Comprenant que la réalité du temps à l’extérieur de sa prison imposait malheureusement de la patience, de la confiance lorsque nous lui disions que nous avions bon espoirde mettre fin à sa détention. Détention, qualifiée d’arbitraire par le Comité des droits de l’Homme des Nations Unies.
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